Cinéma. "Rosalie", "Madame Hofmann", "Le mal n'existe pas"... Notre avis sur les films en salles

La rédaction

Par  La rédaction

Publié le 10/04/2024 à 08h01
Mise à jour le 10/04/2024 à 10h01

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© AGAT FILMS - ARTE FRANCE
En salles le 10 avril, découvrez notre avis sur le drame "Rosalie" de Stéphanie Di Giusto, le documentaire "Madame Hofmann" de Sébastien Lifshitz et le film "Le mal n'existe pas" de Ryusuke Hamaguchi.
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Un secret bien gardé

Rosalie, de Stéphanie Di Giusto, drame, 1 h 55. En salles le 10 avril.

Atteinte d'hirsutisme, la jeune Rosalie (Nadia Tereszkiewicz) se rase scrupuleusement chaque jour pour dissimuler sa pilosité. En cette fin du XIXe siècle, cacher cette différence est le seul moyen d'échapper au rejet des habitants de son village. Jusqu'au jour où Abel (Benoît Magimel), cafetier acculé par les dettes, l'épouse pour sa dot. Mais lorsqu'il découvre le secret de Rosalie, rien ne va plus. Ces deux personnages – formidablement dirigés par la réalisatrice Stéphanie Di Giusto – seront-ils capables de s'aimer tels qu'ils sont vraiment? Tel est l'enjeu central de cette fiction. Inspirée d'une histoire vraie, la démarche du personnage de Rosalie – qui finit par assumer sa singularité avec radicalité – apparaît à l'écran très décalée par rapport aux mœurs de son temps. L'histoire, qui porte des revendications propres au XXIe siècle, perd de ce fait en vraisemblance. Catherine Escrive

Notre avis: PP

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Au pays des souffrants

Madame Hofmann, de Sébastien Lifshitz, documentaire, 1 h 44. En salles le 10 avril

l faut avoir le cœur bien accroché pour suivre la vie de Sylvie Hofmann, cadre infirmière depuis quarante ans dans un service d'oncologie à l'hôpital nord de Marseille. Visites aux malades ou échanges avec les soignants: dans un tel service, les situations de souffrance sont parfois brutales et toujours bouleversantes. La personnalité de Sylvie, forte et attachante, se situe au centre de ce documentaire dont on ne sort pas indemne tant les mots semblent de peu de poids devant les maux des malades. Et même si le réalisateur Sébastien Lifshitz (Adolescentes, Bambi) laisse entrevoir quelques moments de répit, certains spectateurs pourront se sentir très éprouvés à l'issue de la diffusion ce film. C. E.

Notre avis: PP

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Eden en sursis

Le mal n'existe pas, de Ryusuke Hamaguchi, drame/musical, 1 h 46, en salle le 10 avril.

Ici, on entend le bruissement des feuilles, le chant des oiseaux et la course du ruisseau. Dans une paisible bourgade de montagne proche de Tokyo, Takumi vit en harmonie avec la forêt, enseignant à sa fille Hana les secrets des plantes et des animaux. Mais un projet de "camping glamour" destiné aux citadins stressés va menacer cet Eden, en particulier la pureté de sa source. Le réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi, qui nous avait bouleversés avec "Drive my Car" sur un metteur en scène en deuil, questionne, à travers ses personnages sans fard, des problématiques actuelles: le dilemme d'une communauté villageoise partagée entre solidarité et peur de l'étranger, la tentation urbaine de la consommation sans conscience, l'ambiguïté de la nature aussi bienfaisante qu'irréductiblement sauvage. Bijou de finesse, "Le mal n'existe pas" a été couronné par le Grand prix du jury à la dernière Mostra de Venise. Faustine Prévot

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