Hervé de Lantivy : « Compostelle sans ma jambe gauche »

Par  Thérèse Thibon

Publié le 12/04/2024 à 08h01
Mise à jour le 12/04/2024 à 10h01

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Hervé de Lantivy : « Compostelle sans ma jambe gauche »
© Émile de Lantivy

Cet article est paru dans le magazine Le Pèlerin - Abonnez-vous

Amputé d'une jambe après un accident, il a parcouru 1 900 kilomètres vers Compostelle. De cette aventure physique et spirituelle est né un récit.

Vous publiez Une prothèse vers Compostelle. Quelques mots pour en dire plus ?
En 2018, allongé sur une table d'opération quelques minutes avant l'amputation de ma jambe gauche, j'ai fait le vœu de marcher vers Compostelle. Ce livre raconte mes pérégrinations, et mon chemin de transition afin de me relever d'une lourde dépression. Le voyage m'a conduit vers l'acceptation de mon corps et de ses limites.

Si vous avez trois jours, un sac à dos et pas d'auto, où allez-vous ?
Je pars marcher seul dans les monts d'Arrée. J'apprécie la solitude, même si, lors de mon pèlerinage, j'ai mis du temps à trouver mon rythme. Pour garder le cap, il faut apprivoiser le chemin et appren dre à s'aimer ; le tout en prenant soin de son corps et de son esprit.

Le film que vous pourriez revoir cent fois ?
Le petit monde de don Camillo ! Quand j'étais enfant, ce héros me rappelait le prêtre de notre petite commune bretonne. À l'époque, le maire s'occupait de ses administrés et le prêtre se chargeait des affaires de famille ! Le truculent curé de campagne, interprété par Fernandel, m'a toujours accompagné. Son personnage me rassure et m'apaise.

La personne pour qui vous ressentez le plus de gratitude ?
Aude, mon épouse. Elle sait me donner la force dont j'ai besoin. Sur le chemin de Compostelle, j'ai donné un prénom à chacune de mes béquilles. La gauche, la plus proche du cœur, se nomme Aude. La droite, Philippe, comme mon beau-frère dont j'admire la détermination et la foi.

Un gène dont vous êtes heureux d'avoir hérité ?
Le sens de l'hospitalité. Chez mes parents, la porte était toujours ouverte. Je garde un souvenir précieux des vagabonds de passage à la maison : ils me fascinaient.

Une initiative solidaire qui vous touche ?
Ma prochaine marche, de Rome à Compostelle, va soutenir l'association Lames de joie. Elle a pour vocation le prêt de lames de course aux enfants amputés. Ce sont là des outils essentiels pour favoriser leur intégration sociale.

Le pape François vous accorde une audience. Que lui dites-vous ?
J'aimerais qu'il réitère un appel à l'unité de tous les catholiques, quels que soient leurs rites et leurs traditions.

Quelle beauté sauvera le monde ?
Celle de la résurrection de Jésus Christ !

hervé de lantivy

L'actualité d'Hervé de Lantivy

Une prothèse vers Compostelle, Éd. Salvator, 222 p. ; 18,50 €. Retrouvez l'actualité de son projet sur sa page Facebook "Une prothèse vers Compostelle".

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