Dans les Côtes-d’Armor, une église partiellement détruite après un incendie

Depuis mardi matin, il ne reste presque plus rien de l'église paroissiale de Bringolo. Seuls les murs extérieurs et le clocher ont été préservés. C'est vers 21h15, ce lundi 8 avril, que la bâtisse d'architecture bretonne en pierres grises a été la proie des flammes. Entendant les cloches sonner à une heure inhabituelle, une riveraine passant devant à prévenu les autorités. 47 pompiers sont dépêchés sur place, mais il est déjà trop tard. La toiture en flammes vient de s'effondrer. Le feu a été avivé par les vents de la tempête Pierrick, frappant les terres costarmoricaines, rendant plus difficile le travail des secours.

L’impuissance et la désolation

En ce milieu de semaine, les Bringolais ont bien du mal à reconnaitre leur église. Patrimoine et véritable emblème du village, trônant en son centre, l'édifice est bien éventré. Construit entre le XVe et le XVIIe siècle, le lieu de culte a vu la totalité de sa toiture et de sa charpente qui la soutenait détruite et tomber au beau milieu de la nef. Un amas d'ardoises et de bois qui laisse pantois. Et pour cause, rien ne laissait présager un tel événement. L'église de 500 m² nécessitait bien quelques légers travaux de réfection, surtout l'isolation et le chauffage, mais rien qui n'ait pu causer un incendie de grande ampleur. Et pire, aucune célébration n'avait été faite dans les jours avant l'incendie. «C'était un patrimoine important.», rappelle la directrice de la DRAC Bretagne (Direction régionale des affaires culturelles) citée par Ouest-France.

Dans la nuit de lundi à mardi, les secours n'ont rien pu faire. Arrivés sur place, ils n'ont pu que constater les dégâts. «Ça a été très violent. Ça soufflait très fort. Ni les forces de l'ordre, ni les pompiers ne pouvaient entrer. Avec la population qui était sortie, on observait et on se demandait ce qui nous arrivait. Nous étions impuissants.», déplore l'abbé Serge Kougnandé, curé de la paroisse, cité par RCF Côtes-d'Armor. À l'heure actuelle, deux pignons de l'église menacent de s'effondrer. Les autorités vont faire appel à une entreprise pour consolider la bâtisse. En attendant, personne ne doit s'approcher du site.

Outre le bâtiment en lui-même, le petit patrimoine liturgique est également parti en fumée. «On ne reverra plus le retable, les bannières qui étaient classés.», regrette le maire de la commune, Philippe Thomas à Ouest-France. Certains objets ont été sauvés mais pas tous. Les vitraux sont détruits. La sacristie et ses objets ont été épargnés.

L'heure est aux premières constatations et à l'évaluation des dégâts. Pour la commune, qui entretenait d'ores et déjà l'édifice, la reconstruction risque de coûter cher. Une collecte de dons vient d'être ouverte. Pour cela, il faut contacter la mairie de Bringolo (02 96 74 10 87 ou communedebringolo@wanadoo.fr)

Une vague de soutien

Dans les heures qui ont suivi, les marques de soutiens n'ont pas manqué. À commencer par celui de l'évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, Mgr Denis Moutel qui s'est tout de suite rendu sur place, dès mardi au petit matin. En présence de la population encore choquée, le clerc n'a pas manqué de saluer le travail des autorités. Établissant un parallèle entre cet événement et le traumatisme de l'incendie de Notre-Dame-de-Paris, il y a cinq ans, il enjoint, dans un communiqué, à garder «l'espérance au-delà de cette grande épreuve» et assure de «la solidarité et la prière des catholiques du diocèse».

Quant à Rachida Dati, ministre de la Culture, sur X (ex-Twitter), elle indique avoir «demandé à la DRAC de Bretagne de [lui] donner au plus tôt un état précis de la situation et du préjudice».

L'enquête judiciaire est confiée aux gendarmes de Châtelaudren-Lanvollon, qui détermineront les causes exactes de l'incendie. Première piste: une possible «surtension entre les fils électriques qui relient les cloches» au niveau de la charpente, d'après Phillipe Thomas, maire de Bringolo à BFMTV.