8 traditions de Pâques surprenantes à travers le monde

Lors des vacances de Pâques, les Norvégiens lisent au coin du feu dans leur chalet le « polar de Pâques » ou Påskekrim. Télévision, radio, feuilletons dans la presse... tous les médias se mettent aux intrigues policières.

Cette tradition daterait de 1923. La veille du dimanche des Rameaux, la maison d'édition Gyldendal publie le roman policier d'un jeune auteur intitulé Le train de Bergen a été braqué cette nuit. Elle diffuse un article dans un journal norvégien ressemblant à s'y méprendre à un article de presse. Les lecteurs prennent ce titre pour une vraie information et la publicité fait parler d'elle. Le roman est devenu un succès et la tradition naît. Durant Pâques, c'est d'ailleurs la rentrée littéraire pour les romans noirs et les polars.

En Australie, ne comptez pas sur le lapin de Pâques pour vous distribuer dans le jardin vos œufs en chocolat. Considéré comme un nuisible en Australie, le rongeur cause d'énormes dégâts environnementaux au pays et n'attire donc pas la sympathie des habitants. Il a été remplacé, avec le soutien d'associations australiennes de protection de la nature, par le bilby, petit marsupial menacé d'extinction. Une manière originale de sensibiliser le grand public à cette espèce endémique, présente jadis sur 70 % du territoire.

L'engouement du public est tel que les commerçants jouent le jeu. Les enfants ne chassent pas le traditionnel œuf en chocolat, mais le bilby en chocolat. Plusieurs chocolatiers proposent, pour chaque friandise de Pâques achetée, de reverser les fonds à des associations destinées à sa sauvegarde.

En Pologne, le lundi de Pâques est associé au Śmigus-Dyngus, aussi appelé « lany poniedziałek », le lundi trempé ou inondé. Vous pouvez sortir de chez vous mais à vos risques et périls : les passants s'aspergent d'eau. Autrefois, il s'agissait principalement de jeunes hommes célibataires en quête de jeunes filles à marier. Mais aujourd'hui tout le monde y participe.

La tradition provient de deux coutumes distinctes : le Śmigus, qui signifie « lacérer les jambes avec des branches de chatons », consistait à verser de l'eau, en particulier sur les jeunes filles, ainsi que de les fouetter avec des branches de saule. Celui qui voulait éviter de finir trempé, pouvait faire un don (dyngus), généralement des œufs. Dans la symbolique, l'eau enlève le péché et les œufs symbolisent la vie et le renouveau.

Dans les Bermudes, les habitants profitent des vacances pour faire du cerf-volant. Un grand concours est organisé le Vendredi saint permettant aux Bermudiens de montrer leurs plus belles créations confectionnées à partir de morceaux de bois et de papiers bariolés.

Cette tradition remonterait au XIXe siècle. Un enseignant aurait illustré l'Ascension du Christ à ses élèves en utilisant un cerf-volant.

Lors du Jeudi saint ou du Samedi saint, les enfants suédois déguisés en sorcières frappent aux portes pour souhaiter une « Glad påsk » (Joyeuses Pâques). Revêtus d'un fichu sur la tête et d'un tablier, maquillés de taches de rousseur, ils demandent des bonbons en échange de dessins ou de lettres de Pâques.

Si Pâques prend des airs d'Halloween, c'est en mémoire d'une vieille croyance. Selon le folklore, les sorcières de Suède rejoignaient en balai volant Blåkulla (montagne des sorcières) pour faire le sabbat avec le diable. Elles revenaient le jour de Pâques.

Mais pourquoi ces branches de bouleau ornées de plumes multicolores ? Ces bouquets pascals trouvent leur origine dans le christianisme. Les rameaux de Pâques (« Påskris ») doivent rappeler l'entrée de Jésus à Jérusalem, lorsqu'il fut accueilli par la population avec des branches de palmier.

Le samedi saint, à 11 heures précises, n'oubliez pas de sortir avec un casque sur l'île de Corfou, en Grèce ! Pour la Pâques orthodoxe, les habitants lancent des pots et jarres en argile depuis leurs balcons, les laissant ainsi se fracasser sur le sol.

Cette coutume est liée aux Vénitiens qui dominaient l'île entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Le jour du Nouvel an, ils jetaient des vieux pots et d'anciens objets, s'attendant à ce que de nouvelles choses soient apportées par la nouvelle année.

C'est une tradition présente presque partout en Allemagne, souvent au début de la veillée pascale. Dans le pays, de grands feux sont allumés, généralement par les pompiers volontaires. Ce sont les Osterfeuer, signifiant les « feux de Pâques ». Le prêtre bénit le feu, allume le cierge pascal avant de le porter dans une église, plongée dans la pénombre depuis le Jeudi saint. Le feu qui rassemble le plus de monde est probablement celui de Övelgönne, sur les rives de l'Elbe.

Le feu symbolise le Soleil qui prend la place des nuages, met fin à l'hiver et marque l'arrivée du printemps. Il fait référence à un rite païen où les paysans faisaient dévaler des collines de grandes roues de bois enflammées, encore une fois représentant le Soleil. Dans la tradition chrétienne, le feu symbolise la Résurrection. Une poupée de paille est parfois brûlée sur le bûcher, représentant Judas.

Dans les pays de l'Est, en Russie et en Pologne notamment, il est d'usage de peindre des œufs vides et de ses les offrir en signe d'amitié. Les Russes cuisent également des œufs avec du colorant qu'ils font bénir avant de les disposer sur la table du repas et de les déguster le jour de Pâques.

Ces derniers jouent aussi au « jeu de l'œuf ». Il en existe plusieurs versions mais voici l'une d'elle : Le principe: prendre une coquille colorée qui doit nous porter chance, puis se présenter face à une autre personne avant de cogner ces « porte-bonheurs » front contre front. Si le vôtre n'est pas brisé, vous gagnez le duel et remportez celui de votre adversaire. Le but étant de collecter le plus d’œufs !