Témoignage de foi. La lumière est apparue

Ma recherche spirituelle commencée depuis plusieurs années s'est accentuée avec ma maladie, un cancer, annoncé il y a cinq ans. La situation s'est aggravée. J'ai ressenti le besoin de me tourner vers autre chose quand la parole médicale ne suffisait plus, qu'on ne pouvait plus s'accrocher à elle. Mon entourage et mes lectures m'ont sensibilisée au christianisme. La position de l'Église sur la mort était très rassurante pour moi. Je suis allée au sanctuaire de Béhuard (Maine-et-Loire), magnifique endroit, très chargé religieusement, avec le formidable père Bertrand Chevalier. Et, d'un coup, ça a été une évidence. La lumière est apparue.

Je voulais alors me remettre en toute confiance dans les mains de Dieu et recevoir le baptême. Mais j'ai mis l'idée de côté. Vous savez comment c'est : on a acheté une maison, j'avais des soins à suivre… En janvier, j'ai reçu la nouvelle qu'il n'y avait plus d'espoir. J'ai su alors que je voulais mourir dans la foi, auprès de Dieu. Ma fille de 6 ans a voulu se faire baptiser avec moi. Je voulais que nous soyons baptisées ensemble, à Pâques. Ma médecin m'a dit que je ne serais probablement pas suffisamment en forme pour vivre pleinement l'événement. Alors le prêtre est venu chez nous, ce dimanche 17 mars. La veille, l'Institut de cancérologie m'avait fait une ponction pour que je me sente bien. Dans ce contexte tragique, où tout mon entourage se prépare à ma mort, nous avons vécu une célébration de la vie, un instant de lumière. Mon mari m'a dit : « Je te sens joyeuse. » Même si je percevais bien que lui, après cet instant de bonheur, l'était moins. La force de l'amour de Dieu qui nous entoure a agi ce jour-là.

Je me sens aujourd'hui beaucoup plus apaisée pour accueillir la mort. Demain (mercredi 20 mars, NDLR) , je ferai ma communion. Samedi, ma confirmation. Quand paraîtra votre article ? Le 4 avril ? Je ne serai peut-être plus là. Je n'en ai plus des caisses des jours ! (Elle rit). C'est important pour moi de témoigner. Surtout de dire à quel point le personnel médical ici a été d'une extraordinaire gentillesse. Je ne me suis pas sentie comme un malade de plus du cancer, mais comme un être humain avant tout. Cela fait tellement du bien. C'est la bienveillance qui fait la différence. Si ce qui m'arrive peut aider des personnes, c'est l'essentiel.

Marie-Claire est décédée au commencement de la Semaine sainte. Le Pèlerin présente ses sincères condoléances à sa famille.